top of page

Le portrait de Guy Crescent Fagon, premier médecin du roi

Catalogue concerné : I. Catalogue des portraits peints / Portraits d'attribution certaine

Période : Troisième période (de 1690/1691 à 1699/1700)

Numéro déjà catalogué : *P.416 (pages 143-144)

Rubrique concernée : En attente d'un examen de visu et d'une prochaine restauration

Nature de la mise à jour : ajout d'une toile

 

Fig. 1 : Hyacinthe Rigaud (et/ou atelier ?), Portrait de Guy Crescent Fagon, 1694 ou 1695, Fabienne Lamberger-Ponvianne, antiquaire, Villeurbanne

(c) droits réservés / Fabienne Lamberger-Ponvianne

Hyacinthe Rigaud (et/ou atelier ?), Portrait de Guy Crescent Fagon, 1694 ou 1695, Fabienne Lamberger-Ponvianne, antiquaire, Villeurbanne

NOUVELLE OEUVRE

Hyacinthe Rigaud (et/ou atelier ?)

Guy Crescent Fagon

Ht. ovale d'origine. H. 0,815 ; L. 0,59 m

Présenté par Fabienne Lamberger-Ponvianne, antiquaire, Villeurbanne

Hist. : Peint en 1694 ou 1695.




Hier, Dominique Brême avait repéré sur le site Proantic un portrait d'homme, alors présenté comme portrait de magistrat, dans lequel il a tout de suite reconnu la physionomie bien particulière du premier médecin du roi, Guy Crescent Fagon (1638-1718), que l'on connaît grâce à la gravure en contrepartie exécutée en 1695 par Gérard Edelinck (Fig. 2) d'après le portrait peint par Hyacinthe Rigaud un an plus tôt [1]. Il a eu la grande gentillesse de nous en prévenir aujourd'hui, tandis que de son côté, Stéphan Perreau confirmait l'identité du modèle à l'antiquaire.

Fig. 2 : Gérard Edelinck d'après Hyacinthe Rigaud, Portrait de Guy Crescent Fagon, 1695, burin, H. 33,1 x L. 25,3 cm, Paris, BnF, département des Estampes et de la photographie, Da. 64 p. 47 [22]

(c) Paris, BnF

Gérard Edelinck d'après Hyacinthe Rigaud, Portrait de Guy Crescent Fagon, 1695, burin, H. 33,1 x L. 25,3 cm, Paris, BnF, département des Estampes et de la photographie, Da. 64 p. 47 [22]

Fagon était le fils d’un commissaire des guerres. Très tôt orphelin, il fut élevé par son grand-oncle et parrain, Guy de La Brosse, médecin ordinaire de Louis XIII et fondateur du Jardin du roi. Après de solides études de médecine, il obtint son titre de docteur en 1664 et exerça les fonctions de professeur de botanique. Grâce à la protection de Vallot, premier médecin du roi, il dressa un catalogue de plantes qui fit l’objet d’une édition dans l’Hortus Regius. En 1668, il reçut la charge de médecin de la dauphine, puis celle de premier médecin de la reine, avant d’être nommé premier médecin du roi (1693), à la suite de la fameuse opération de la fistule, en 1686, qui donna l'occasion à l'Hôtel de Ville de Paris d'organiser de grandes festivités en l'honneur de la guérison du roi et de commander un tableau commémoratif au concours duquel Rigaud se présenta (Fig. 3 et 4) [2], mais fut finalement défait par Largillierre.

La faculté de Paris vit dans cette faveur accordée à Fagon, l’un des siens, une revanche sur la faculté de Montpellier, qui avait joui jusque là de la préférence royale avec Vallot et d’Aquin [3]. En 1699, Fagon fut élevé à la tête de la surintendance du Jardin du roi. Grand dispensateur du quinquina et adepte de l’émétique si l’on suit La Bruyère, il s’intéressa aux propriétés du tabac et aux vertus du thermalisme.



Fig. 3 : Hyacinthe Rigaud, Le prévôt des marchands et les échevins de la ville de Paris délibérant le 1er avril 1689 d’une fête en l’honneur du dîner offert au roi Louis XIV à l’hôtel de ville après sa guérison en 1687, huile sur toile, 1689, H. 0,33 x L. 0,51 m, Amiens, musée de Picardie, inv. Lav. 1894-162

(c) Amiens, musée de Picardie / Marc Jeanneteau

Hyacinthe Rigaud, Le prévôt des marchands et les échevins de la ville de Paris délibérant le 1er avril 1689 d’une fête en l’honneur du dîner offert au roi Louis XIV à l’hôtel de ville après sa guérison en 1687, huile sur toile, 1689, H. 0,33 x L. 0,51 m, Amiens, musée de Picardie, inv. Lav. 1894-162


Fig. 4 : Hyacinthe Rigaud, Le prévôt des marchands et les échevins de la ville de Paris délibérant le 1er avril 1689 d’une fête en l’honneur du dîner offert au roi Louis XIV à l’hôtel de ville après sa guérison en 1687, huile sur toile, 1689, H. 0,32 x L. 0,51 m, Parentignat, collection marquis de Lastic

(c) Parentignat, château, collection marquis de Lastic / David Bordes

Hyacinthe Rigaud, Le prévôt des marchands et les échevins de la ville de Paris délibérant le 1er avril 1689 d’une fête en l’honneur du dîner offert au roi Louis XIV à l’hôtel de ville après sa guérison en 1687, huile sur toile, 1689, H. 0,32 x L. 0,51 m, Parentignat, collection marquis de Lastic


Le nom de Fagon apparaît dans les livres de comptes de Rigaud en l'année 1694 [4] pour un portrait à 280 livres, soit un buste jusqu'à la taille. La toile présentée par Fabienne Lamberger-Ponvianne est en sens inverse de la gravure de Gérard Edelinck, ce qui permet d'exclure qu'elle s'en inspire. Elle partage en revanche avec elle l'attitude et les ajustements, dont le grand rabat blanc sur la robe noire de docteur de la faculté, ce qui atteste suffisamment d'une commune origine. Les images de détail proposées par l'antiquaire suggèrent un beau modelé (Fig. 5), notamment au niveau du regard où l'on retrouve l'humeur caractéristique par laquelle Rigaud confère vie et présence à ses modèles. Malheureusement, l'état actuel du tableau que nous ne connaissons donc, pour l'instant, que par l'intermédiaire de photographies, ne permet pas d'aller plus avant et d'affirmer catégoriquement si nous nous trouvons en présence de l'original ou par exemple, de la réplique vendue 70 livres, qu'exécuta Leroy [5] pour 10 livres sous le contrôle de Rigaud dès 1695. Nous formons le vœu que l'heureux acquéreur de cet intéressant tableau puisse rapidement le faire restaurer et nous permette alors de l'examiner, afin de préciser son statut.



Fig. 5 : Hyacinthe Rigaud (et/ou atelier ?), Portrait de Guy Crescent Fagon (détail), 1694 ou 1695, Fabienne Lamberger-Ponvianne, antiquaire, Villeurbanne

(c) droits réservés / Fabienne Lamberger-Ponvianne

 

Notes

[1] Voir Ariane James-Sarazin, Hyacinthe Rigaud (1659-1743), Dijon, Editions Faton, 2016, tome II : Le catalogue raisonné, n° *P.416, p. 143-144.


[2] Ibid., n° NP.13 et n° NP.14, p. 580.


[3] Antoine d'Aquin fut peint par Rigaud en 1685 : ibid., n° *P.90, p. 40.


[4] Cette même année, Fagon acquit auprès de Rigaud une réplique à 140 livres du deuxième portrait de Louis XIV : ibid., n° *P.382, p. 132.


[5] Sur Leroy, voir notre dictionnaire des collaborateurs de Rigaud dans Ariane James-Sarazin, Hyacinthe Rigaud (1659-1743), Dijon, Editions Faton, 2016, tome I : L'homme et son art, p. 610.

 

Pour citer cet article


Référence électronique

Ariane James-Sarazin, "Le portrait de Guy Crescent Fagon, premier médecin du roi", Hyacinthe Rigaud (1659-1743). L'homme et son art - Le catalogue raisonné, Editions Faton, [en ligne], 10 mai 2017, URL : http://www.hyacinthe-rigaud.fr/single-post/2017/05/10/Le-portrait-de-Guy-Crescent-Fagon-premier-médecin-du-roi










L'AUTEUR
Ariane James-Sarazin
bottom of page