Quand Eusèbe Jacques Chaspoux fait école chez Tajan
Catalogue concerné : I. Catalogue des portraits peints / Portraits d'attribution certaine
Période : Septième période (de 1729/1730 à 1743)
Numéro déjà catalogué : P.1447 (page 505)
Rubrique concernée : Original Nature de la mise à jour : précision apportée sur une oeuvre déjà cataloguée
Fig. 1 : Hyacinthe Rigaud, Portrait d'un homme inconnu, vers 1734, collection particulière
(c) Tajan


PRÉCISION APPORTÉE à une OEUVRE déjà CATALOGUÉE
Ht. H. 0,83 x L. 0,67 m ; inscription au dos rendue en partie illisible par le rentoilage à la cire : Ce tableau [...] // [...] par mon frère [...] // [...].
Coll. part.
Hist. : Peint vers 1734 ; vente anonyme, Argenteuil, 12 octobre 2010 (Portrait présumé du comte de Bouceris, suiveur de Rigaud) ; acquis en 2010 par l'actuel propriétaire ; vente Paris, Tajan (expert : Cabinet Turquin), 19 décembre 2017, lot 26, repr.
Bibl. : Ariane James-Sarazin, Hyacinthe Rigaud (1659-1743), Dijon, Editions Faton, 2016, tome II : Le catalogue raisonné, n° P.1447, repr. p. 505 (vers 1734).
Nous avons publié et donné à Hyacinthe Rigaud en 2016 [1] cet impressionnant buste masculin (Fig. 1) pour lequel nous avons proposé une datation vers 1734, dans la mesure où il reprend, à quelques menues différences près (dans le cadrage, le col, la perruque, etc.) et en simplifiant le fond, la pose et la vêture créées spécialement par le maître un an plus tôt pour un autre de ses clients inscrits dans les livres de comptes en 1733 pour 600 livres et une composition "tout[e] original[e]", Eusèbe Jacques Chaspoux (1695-1747) [2] (Fig. 2), introducteur des ambassadeurs. Rappelons qu'on doit au galeriste Alexis Bordes d'avoir ré-identifié en 2009 le portrait de M. Chaspoux, qui fait aujourd'hui partie de la prestigieuse collection Horvitz.
Fig. 2 : Hyacinthe Rigaud, Portrait d'Eusèbe Jacques Chaspoux, 1733, The Horvitz Collection
(c) The Horvitz Collection / droits réservés

D’un tourbillon de velours au bleu électrique, parcouru, en guise de plis, de zébrures d'orage, émerge de façon très sculpturale le buste de notre homme inconnu, qui revêt un justaucorps au somptueux brocart à fond d’or d'où sourd un col ouvert de fines dentelles. Tous les éléments caractéristiques de l'art de Rigaud, en son ultime manière, sont ici rassemblés : perfection formelle que l'on perçoit tant dans le rendu extrêmement lisse des carnations que dans le dessin scrupuleux de chaque boucle de la perruque (Fig. 3) ; audace du coloris - ce magnifique bleu canard et ce revers de soie rose irisé de cangianti - qui joue cependant des complémentaires (bleu et orange) ; monumentalité et traitement éminemment plastique des draperies formant coussin, qui rapprochent Rigaud de l'art des sculpteurs ; virtuosité consommée du pinceau qui plie les motifs "bizarres" du brocart aux mouvements du tissu (Fig. 4) ...
Fig. 3 : Hyacinthe Rigaud, Portrait d'un homme inconnu (détail), vers 1734, collection particulière
(c) Tajan

Fig. 4 : Hyacinthe Rigaud, Portrait d'un homme inconnu (détail), vers 1734, collection particulière
(c) Tajan

Notes
[1] Voir Ariane James-Sarazin, Hyacinthe Rigaud (1659-1743), Dijon, Editions Faton, 2016, tome II : Le catalogue raisonné, n° P.1447, p. 505.
[2] Voir ibid., n° P.1469.
Pour citer cet article
Référence électronique
Ariane James-Sarazin, "Quand Eusèbe Jacques Chaspoux fait école chez Tajan", Hyacinthe Rigaud (1659-1743). L'homme et son art - Le catalogue raisonné, Editions Faton, [en ligne], mis en ligne le 30 novembre 2017, URL : http://www.hyacinthe-rigaud.fr/single-post/2017/11/30/Quand-Eusebe-Jacques-Chaspoux-fait-ecole-chez-Tajan