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Dans le sillage de Rigaud : Monmorency encore et toujours

Parties concernées : L'art (partie II) + Annexe 5

Chapitres concernés : Le processus de création (chapitre 2) / L'atelier (pages 334-347) + Annexe 5 / Dictionnaire des élèves et collaborateurs de l'atelier (pages 594-595)

Nature de la mise à jour : Nouveaux éléments sur Monmorency

 

Après la maison de vente Mosan qui avait proposé le 19 octobre 2017 à Liège le portrait de Benoît De Ruddere peint en 1727 [1], c'est au tour de Bernaerts à Anvers d'enrichir de deux nouvelles toiles, beaucoup plus ambitieuses [2] (Fig. 1), le corpus du collaborateur d'origine hollandaise de Rigaud, J. B. Monmorency, dont la présence dans l'atelier est attestée entre 1706 et 1708 par les livres de comptes du maître [3].



Fig. 1 : J. B. Monmorency, Portrait d'un homme, 1730 et Portrait d'une femme, 1744, collection particulière

(c) Bernaerts

J. B. Monmorency, Portrait d'un homme, 1730 et Portrait d'une femme, 1744, collection particulière

Comme à son habitude, Monmorency a puisé son inspiration dans le répertoire du Catalan en reprenant, par exemple, pour Monsieur, au prix de quelques adaptations indispensables pour correspondre, notamment, à la personnalité de son modèle, l'économie générale du portrait de l'architecte Robert de Cotte (1656-1735) peint en 1713 par Hyacinthe Rigaud (Fig. 2) et largement diffusé par la gravure (Fig. 3) qu'en tira, en contrepartie, Pierre Drevet en 1717-1722 [4]. L'attitude prêtée à Madame fait quant à elle davantage penser à l'univers d'un autre collaborateur de Rigaud, son neveu par alliance Jean Ranc (Fig. 4).



Fig. 2 : Hyacinthe Rigaud, Portrait de Robert de Cotte, 1713, Paris, musée du Louvre, inv. M.I.232.

(c) Paris, RMN-GP / musée du Louvre / Thierry Ollivier

Hyacinthe Rigaud, Portrait de Robert de Cotte, 1713, Paris, musée du Louvre, inv. M.I.232.

Fig. 3 : Pierre Drevet d'après Hyacinthe Rigaud, Portrait de Robert de Cotte, 1717-1722, Paris, BnF, département des Estampes et de la photographie, inv. Da. 64 p. 113 [55]

(c) Paris, BnF

Pierre Drevet d'après Hyacinthe Rigaud, Portrait de Robert de Cotte, 1717-1722, Paris, BnF, département des Estampes et de la photographie, inv. Da. 64 p. 113 [55]

Fig. 4 : Jean Ranc, Portrait d'Isabelle Farnese, 1723, Madrid, Museo nacional del Prado, inv. P02330

(c) Madrid, Museo nacional del Prado

Jean Ranc, Portrait d'Isabelle Farnese, 1723, Madrid, musée du Prado, inv. P02330

Des images de détails en bonne définition, que nous devons recevoir incessamment, devraient nous permettre d'avancer rapidement quelques éléments d'identification des modèles, puisque des armoiries apparaissent notamment en haut à droite de chaque toile.


Notons enfin qu'à la même vente sera proposé un portrait d'abbé [5] (Fig. 5) qui reprend lui aussi à son compte les lieux communs des compositions rigaldiennes : on rapprochera par exemple le geste de la main droite tenant la barrette, de l'utilisation qui en est faite pour le cardinal Dubois [6] (Fig. 6) ou Monseigneur de Rohan-Guéméné [7], peints respectivement par Rigaud en 1723 et 1733 et dont l'impact visuel fut assuré, là encore, par la gravure... Le type de fauteuil, tout à fait caractéristique du mobilier utilisé de façon récurrente par Rigaud, renforce cette communauté d'inspiration.


Fig. 5 : Anonyme, Portrait d'un abbé, collection particulière

(c) Bernaerts

Anonyme, Portrait d'un abbé, collection particulière

Fig. 6 : Hyacinthe Rigaud, Portrait du cardinal Guillaume Dubois, 1723, Cleveland, Museum of Art, inv. CMA. 67.17.

(c) Cleveland, Museum of Art

Hyacinthe Rigaud, Portrait du cardinal Guillaume Dubois, 1723, Cleveland, Museum of Art, inv. CMA. 67.17.

 

Notes

[1] Voir sur ce site notre article du 9 octobre dernier : Ariane James-Sarazin, "Dans le sillage de Hyacinthe Rigaud : le portrait de Benoît De Ruddere par Monmorency'", Hyacinthe Rigaud (1659-1743). L'homme et son art - Le catalogue raisonné, Editions Faton, [en ligne], 9 octobre 2017, URL : http://www.hyacinthe-rigaud.fr/single-post/2017/10/09/Dans-le-sillage-de-Hyacinthe-Rigaud-le-portrait-de-Benoît-De-Ruddere-par-Monmorency.


[2] Vente Anvers, Bernaerts, 12 décembre 2017, huile sur toile, H. 1,13 x L. 0,87 m, signée et datée au dos Fait par BMontmorency A[nn]o 1730 (pour le portrait d'homme) et huile sur toile, H. 1,13 x L. 0,87 m, signée et datée au dos Fait par BMontmorency A[nn]o 1744 (pour le portrait de femme), lot 275, repr.


[3] Sur Monmorency et son passage dans l'atelier de Hyacinthe Rigaud, voir Ariane James-Sarazin, Hyacinthe Rigaud (1659-1743), tome I : L'homme et son art, Dijon, Editions Faton, 2016, p. 612.


[4] Voir Ariane James-Sarazin, Hyacinthe Rigaud (1659-1743), tome II : Le catalogue raisonné, Dijon, Editions Faton, 2016, n° P.1262, p. 417.


[5] Vente Anvers, Bernaerts, 11 décembre 2017, huile sur toile, H. 1,00 x L. 0,81 m, lot 66, repr.


[6] Voir Ariane James-Sarazin, Hyacinthe Rigaud (1659-1743), tome II : Le catalogue raisonné, Dijon, Editions Faton, 2016, n° P.1390, p. 474-475.


[7] Ibid., n° *P.1462, p. 512.


 

Pour citer cet article


Référence électronique

Ariane James-Sarazin, "Dans le sillage de Hyacinthe Rigaud : Monmorency encore et toujours'", Hyacinthe Rigaud (1659-1743). L'homme et son art - Le catalogue raisonné, Editions Faton, [en ligne], 10 décembre 2017, URL : http://www.hyacinthe-rigaud.fr/single-post/2017/12/10/Dans-le-sillage-de-Hyacinthe-Rigaud-Monmorency-encore-et-toujours










L'AUTEUR
Ariane James-Sarazin
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